Julien De Vriendt

Julien De Vriendt
Julien De Vriendt en 1898.
Naissance
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GandVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 92 ans)
MortselVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
-Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
belgeVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Peintre, homme politique, peintre d'histoireVoir et modifier les données sur Wikidata
Partenaire
Albrecht De VriendtVoir et modifier les données sur Wikidata
Lieux de travail
Paris (), Anvers (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Jean de Vriendt (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Enfant

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Julien De Vriendt, né le à Gand (Belgique) et mort le à Oude God, est un peintre, illustrateur et aquafortiste, de même qu'un homme politique belge.

Son champ pictural couvre les scènes religieuses, d'histoire et d'art sacré.

Biographie

Famille

Julien Joseph De Vriendt naît à Gand le dans une famille d'artistes. Il est le fils aîné et le second des quatre enfants d'Anna Rosalia Ghiert (1809-1904) et de son mari, un peintre décoratif, Jan Bernardus De Vriendt (1809-1868), qui a transmis à ses fils son intérêt pour l'art et la langue flamande et a réussi à améliorer la situation financière des siens. Après sa mort en 1868, sa famille déménage à Schaerbeek. Le , Julien De Vriendt épouse Clémentine Joséphine Delloye (1850-1929), issue de la famille de banquiers Delloye-Tiberghien, avec qui il a six enfants, dont Emmanuel De Vriendt (1882-1944), prêtre, Samuel De Vriendt (1884-1974), peintre. Leur fille Marie (1891-1994) épouse l'écrivain August Van Cauwelaert et devient la belle-sœur du bourgmestre d'Anvers Frans Van Cauwelaert[1].

Formation

Julien De Vriendt, initialement formé par son père, étudie à l'Académie royale des beaux-arts de Gand de 1856 à 1863, puis à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers de 1863 à 1865, notamment auprès de Nicaise De Keyser. Il connaît très tôt le succès grâce à ses peintures religieuses et historiques. Il est d’ailleurs considéré comme l’un des meilleurs portraitistes de son époque[2].

Avec son frère Albrecht De Vriendt (1843-1900), également peintre, il voyage en Italie en 1880. Ils séjournent ensuite en Palestine, en Syrie et en Égypte. Ce voyage d'études revêt une influence majeure sur le travail des deux frères[2].

Au point de vue de la technique, Julien De Vriendt, de même que jadis son père, grands admirateurs de Jan van Eyck, explique qu'il « peint d'abord ses tableaux à la détrempe afin d'éviter tout repentir, car un simple coup d'éponge humectée permet de cette façon d'enlever avec la plus grande facilité les parties mal venues ou que l'on désire modifier. Ce n'est que lorsque l'ensemble est bien établi, la composition presque terminée, qu'on passe sur le tout le procédé fixatif, permettant l'achèvement à l'huile[3]. »

Carrière artistique et académique

L'Atelier de l'artiste.

En tant que peintre, il travaille, comme son frère, dans la tradition de Henri Leys. Il se fait connaître pour la première fois au Salon triennal d'Anvers de 1864 avec l'œuvre Madeleine entourée d'anges et l'année suivante, il expose La Mort de Sainte Godelieve au Salon de Gand et participe dès 1869 aux Salons de Bruxelles, de même qu'à l'Exposition internationale de Berlin de 1896[4]. Il est vice-président de la commission de la première section de la classe des beaux-arts lors de l'Exposition internationale de Bruxelles de 1897[5].

Il excelle comme portraitiste, dans les scènes religieuses et historiques et dans les peintures murales monumentales, comme celles du palais de justice d'Anvers de 1891 et de l'hôtel de ville de Bruges de 1904 et 1905. Il existe également des œuvres de lui au Sénat et dans l'ancien palais de justice d'Anvers[6],[7].

De 1886 à 1894, Julien De Vriendt est professeur et directeur d'atelier à l'Institut Supérieur des Beaux-Arts d'Anvers, fonctions dont il démissionne après son élection comme député à la Chambre des représentants[2]. Par arrêté royal du , il succède à son frère Albrecht comme directeur de l'académie d'Anvers et titulaire de la classe de peinture, fonctions qu'il occupe jusqu'en 1923[8].

À partir de 1903, il abandonne la politique et se consacre entièrement à l'art et à l'éducation artistique[8].

Mouvement flamand

À partir de 1870, dans la lignée du compositeur nationaliste Peter Benoit, il apporte de nombreuses contributions concernant l'élément national de l'art, notamment au Congrès de langue et de littérature néerlandaises et dans les revues De Vlaamsche Kunstbode (1874) et De Zweep (1871). Il signe parfois sous le pseudonyme de « J. Floris » (une référence à la célèbre famille de peintres anversois « de Vriendt dit Floris »)[8].

En 1889, il s'engage activement dans le mouvement flamand, plus particulièrement dans l'Union flamande de l'arrondissement de Bruxelles (Vlaamsche Bond)[9] et dans l'association Vlaamsch en Vrij fondée à Schaerbeek, dont il devient président. Il a également collaboré avec l'Association nationale flamande et a été membre du bureau du Landdagen flamand[8].

Carrière politique

En 1890, Julien De Vriendt se présente sur la liste de candidats indépendants aux élections communales à Schaerbeek et en 1892 aux élections du conseil provincial du Brabant. Les deux tentatives échouent. Le , il est élu député à la Chambre des représentants comme candidat du Parti catholique de l'arrondissement de Bruxelles[8].

Le , il prononce son premier discours en néerlandais. Ses interventions et propositions concernent l'usage du néerlandais dans divers secteurs de la société. Avec Edward Coremans, il est l'instigateur de la loi Coremans-De Vriendt promulguée en 1898 qui constitue l'acte officiel instaurant le néerlandais comme langue officielle de l'État, au même titre que le français, et ce dans tout le processus législatif[10].

Cependant, en 1900, il décide de se concentrer à nouveau sur son art, comme il l'explique dans son discours d'adieu au Parlement. Jusqu'en 1903, Julien De Vriendt reste actif dans les associations flamandes à Bruxelles, puis il s'installe à Anvers[4].

Le , Julien De Vriendt est élu membre de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique[11].

Première Guerre mondiale

Pendant la Première Guerre mondiale, Julien De Vriendt se tient à l'écart du militantisme, qu'il désapprouve ouvertement. Il était peut-être un défenseur de la cause flamande, mais il était partisan d'une Belgique unitaire. Ses deux fils combattent sur le front[8].

En 1916, il signe, avec Louis Franck, une lettre de protestation adressée au gouverneur militaire de la Belgique, le général Moritz von Bissing, suite à la réouverture de l'Université de Gand, assortie de l'usage du néerlandais comme langue principale. Ensuite, Julien De Vriendt ne s'implique plus en politique[8].

Œuvres picturales

Collections muséales et publiques

Expositions

Collections privées

  • Le Troisième jour, acquise par Marie-Henriette, reine des Belges[4] ;
  • La Prière de la Madeleine, acquise par Marie-Henriette, reine des Belges[4] ;
  • Sainte Élisabeth portant du pain aux pauvres, acquise par Marie-Henriette, reine des Belges[4].
  • Jeune femme à la coiffe fleurie (1870).
  • Donnez à boire à ceux qui ont soif (1885).

Réception critique

Le quotidien L'Indépendance belge écrit en 1869 : « MM. Julien De Vriendt et Albrecht De Vriendt marchent en tête du parti des peintres archéologues en pratiquant le culte du Moyen Âge[25]. »

Lors du Salon de Bruxelles de 1872, Hyacinthe De Bruyn affirme dans le Journal de Bruxelles que l'apparition de chacune des toiles des frères Julien De Vriendt et Albrecht De Vriendt provoque de vives discussions entre ceux qui y voient l'avènement d'un art jeune et sincère et ceux qui le combattent à outrance. La tendance des œuvres des De Vriendt s'enracine dans le mouvement national. Les deux peintres proclament une régénération artistique basée sur l'esprit national et les principes de l'art flamand. Les deux frères exposent quatre grandes toiles historiques et légendaires. Julien De Vriendt a envoyé Les Gantois conjurant Philippe van Artevelde de se mettre à leur tête et Comment Sainte Élisabeth de Hongrie a été repoussée par les habitants d'Eisenach[26]. Pour sa part, L'Indépendance belge, estime que les tableaux des De Vriendt constituent une tentative de forcer les portes du grand art qui n'aboutit qu'à de faibles résultats. On ne distingue leurs œuvres qu'à la signature. Ils étudient avec soin les éléments de l'époque qu'ils veulent représenter. Les types des figures sont de création arbitraire, ils n'ont pas le cachet de la vérité, l'apparence de la vie. C'est en général le défaut des peintres archéologues de produire des œuvres qui tiennent plus de la pétrification que de la nature animée[29].

En 1875, L'Écho du parlement soutient qu'il y a désormais entre les frères Julien et Albrecht De Vriendt une noble lutte. Cette année, le premier semble prendre le dessus. Sa facture est plus libre et moins fatiguée, le ton est plus franc dans sa La Justice de Bauudouin à la hâche. Les deux frères ont toutefois réussi à se détacher de l'imitation de Henri Leys[28].

Galerie

  • La Justice de Baudouin à la hâche (1875).
    La Justice de Baudouin à la hâche (1875).
  • La Fille de Jaïrus (1888).
    La Fille de Jaïrus (1888).
  • Portrait de Marie De Vriendt (1904).
    Portrait de Marie De Vriendt (1904).
  • Laissez venir à moi les petits enfants (1923).
    Laissez venir à moi les petits enfants (1923).

Titres honorifiques

Julien De Vriendt est :

Références

  • (nl) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en néerlandais intitulé « Juliaan De Vriendt » (voir la liste des auteurs).
  1. Rédaction, « Salon de Bruxelles », Journal de Bruxelles, no 288,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b c et d Judith Ogonovszky-Steffens, « Julien De Vriendt », sur peintres.kikirpa.be, (consulté le ).
  3. L. Maeterlinck, « La technique des Van Eyck », La revue de l'art ancien et moderne, vol. 15, no 172,‎ , p. 392 (lire en ligne, consulté le ).
  4. a b c d e f g h i j k et l Larousse 1906, p. 182.
  5. a b et c Catalogue, Exposition internationale de Bruxelles : beaux-arts catalogue général, Bruxelles, Lyon-Claesen, , 191 p. (lire en ligne), p. 35.
  6. a et b Collectif, L'art au Sénat : Découverte d'un patrimoine, Bruxelles, Racine, , 159 p. (ISBN 978-9-02096-880-4), p. 32.
  7. (en) Stefan Huygebaert, The Art of Law : Artistic Representations and Iconography of Law and Justice in Context, from the Middle Ages to the First World War, Springer International publishing, , 458 p. (ISBN 978-3-31990-787-1, lire en ligne), p. 409.
  8. a b c d e f et g Van Landschoot 1998, p. 489.
  9. Rédaction, « Vlaamsche Bond », Journal de Bruxelles, no 24,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  10. Chantal Kesteloot, « Loi Coremans-De Vriendt », sur wallonie-en-ligne.net, (consulté le ).
  11. Académie royale de Belgique, Notices Biographiques Et Bibliographiques Concernant Les Membres, Les Correspondants Et Les Associés, 1907-1909, Bruxelles, F. Hayez, , 1124 p., p. 28.
  12. (en) « Vue depuis le Mont Scopus à Jérusalem sur la %er morte et la Montagne des Moabites », sur kmska.be, (consulté le ).
  13. (en) « Vue depuis le Mont Scopus sur Jérusalem nord », sur kmska.be, (consulté le ).
  14. (en) « Jérusalem », sur kmska.be, (consulté le ).
  15. a et b (en) « Jérusalem », sur kmska.be, (consulté le ).
  16. (en) « Jérusalem », sur kmska.be, (consulté le ).
  17. (en) « Homme assis dans le désert », sur kmska.be, (consulté le ).
  18. (en) « La Fille de Jaïrus », sur kmska.be, (consulté le ).
  19. (en) « Le retour victorieux des citoyens de la bataille des Éperons d'or », sur kmska.be, (consulté le ).
  20. « Chanson de Noël », sur fine-arts-museum.be.
  21. (en) « La Bague », sur kmska.be, (consulté le ).
  22. (en) « Fille de Jérusalem en costume oriental », sur kmska.be, (consulté le ).
  23. « Portrait de Marie De Vriendt », sur fine-arts-museum.be.
  24. (en) « Laissez venir à moi les petits enfants », sur kmska.be, (consulté le ).
  25. a b c d et e Rédaction, « Exposition des beaux-arts », L'Indépendance belge, no 241,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  26. a b et c Hyacinthe De Bruyn, « Salon de Bruxelles », Journal de Bruxelles, no 234,‎ , p. 1-2 (lire en ligne, consulté le ).
  27. Hyacinthe De Bruyn, « Le Salon de Gand », Journal de Bruxelles, no 284,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  28. a et b Jean Rousseau, « Exposition nationale des beaux-arts », L'Écho du parlement, no 245,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  29. XX, « Exposition des beaux-arts », L'Indépendance belge, no 239,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  30. Moniteur, « Nominations », Moniteur belge, no 302,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  31. Rédaction, « Nominations », Gazette de Charleroi, no 173,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Pierre Larousse, Nouveau Larousse illustré, Librairie Larousse, , 606 p. (lire en ligne), p. 182.
  • (nl) Romain Van Landschoot, Nieuwe encyclopedie van de Vlaamse beweging : Juliaan De Vriendt, vol. 2, Tielt, Lannoo, , 3799 p. (ISBN 978-9-02093-040-5, lire en ligne), p. 489.

Liens externes

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    • Académie des arts de Berlin
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