Anne-Marie Lagrange

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Anne-Marie Lagrange

Données clés
Naissance (62 ans)
Rhône-Alpes (France)
Nationalité Drapeau de la France Française
Données clés
Domaines Astrophysique
Institutions Observatoire européen austral
Laboratoire d'astrophysique de Grenoble
Institut national des sciences de l'univers
CNRS
Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble
Formation École polytechnique
Université Paris-Diderot
Institut d'astrophysique de Paris
Distinctions Médaille de bronze du CNRS (1994)
Prix Irène-Joliot-Curie (2011)
Membre de l'Académie des sciences (2013)
Officier de l'ordre national de la Légion d'honneur (2015)
Site ipag.obs.ujf-grenoble.fr/~lagranan

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Anne-Marie Lagrange, née le en région Rhône-Alpes, est une astrophysicienne française.

Elle travaille depuis 1990 à l'Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble (anciennement LAOG). Elle a également travaillé pour l'Institut national des sciences de l'univers et le CNRS. En parallèle, elle fait partie de plusieurs conseils d'institutions et de programmes scientifiques. Titulaire de nombreux prix scientifiques et décorations honorifiques, elle est membre de l'Académie des sciences depuis 2013.

Ses travaux portent sur l'étude des systèmes planétaires extrasolaires (exoplanètes). Elle est notamment connue pour avoir fait la première observation directe d'une exoplanète autour d'une naine brune en 2005 et avoir découvert l'exoplanète Beta Pictoris b en 2008 avec le Très Grand Télescope (VLT) de l'Observatoire européen austral (ESO).

Biographie

Jeunesse et études

Anne-Marie Lagrange est née le [1] en région Rhône-Alpes d'un père employé à EDF et d'une mère au foyer[2]. Quand elle a 5 ans, son père est muté dans l'Ain et la famille s'installe à Ceyzérieu où Anne-Marie Lagrange va à l'école primaire. Ensuite c'est le collège à Culoz puis le lycée du Bugey à Belley[2]. Au lycée, elle se passionne pour la physique et les mathématiques et décide de faire des études supérieures. Sur les conseils de sa professeur de français et du Rotary Club local, elle va en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) après avoir obtenu son baccalauréat C en 1979. Elle y découvre les métiers de la recherche scientifique et trouve ainsi sa vocation[3],[4],[5].

En 1982, elle intègre l'École polytechnique et fait son service militaire la première année comme chef de section dans le 8e régiment de transmissions. Elle découvre l'astrophysique lors d'un cours d'option donné par Jean Audouze et trouve cette discipline passionnante, associant la pratique des sciences fondamentales à un côté exploratoire. À l'école, elle donne naissance à son premier enfant et parvient à concilier sa maternité et ses études grâce à la confiance de ses professeurs. Elle sort diplômée de Polytechnique en 1985. L'année suivante, elle obtient un diplôme d'études approfondies (DEA) en astrophysique à l'université Paris-Diderot. Puis, elle soutient une thèse à l'Institut d'astrophysique de Paris sous la direction d'Alfred Vidal-Madjar en 1989[3],[4],[5],[6].

Carrière

Après ses études, Anne-Marie Lagrange fait une année de postdoctorat à l'Observatoire européen austral (ESO) en Allemagne de 1989 à 1990. Lors d'une mission au Chili, elle rencontre Pierre Léna qui met au point l'optique adaptative et comprend tout son potentiel dans la recherche et l'étude d'exoplanètes. En 1990, elle intègre le Laboratoire d'astrophysique de Grenoble (LAOG) sous la direction d'Alain Omont et constitue un petit groupe de recherche sur les systèmes planétaires extrasolaires. En 1994, elle obtient son habilitation à diriger des recherches alors qu'elle est déjà, depuis 1990, chargée de recherche au CNRS[3],[5]. De 1997 à 2002, elle est la responsable scientifique de l'instrument NAOS, la première optique adaptative mise en place sur le Très Grand Télescope (VLT) de l'Observatoire européen austral. En 2002-2003, elle mène la pré-étude de l'instrument SPHERE, successeur de NAOS, destiné à la recherche et à la caractérisation des exoplanètes [3],[5],[7].

De 1999 à 2003, elle est chargée de mission à temps partiel à l'Institut national des sciences de l'univers (INSU) et au département Sciences de l'univers du CNRS, tout en continuant ses recherches au LAOG. En 2000, elle est nommée directrice de recherche au CNRS. De 2004 à 2006, elle est directrice adjointe à l'INSU et au CNRS, responsable de la division Astronomie et Astrophysique. À partir de 2007, elle est de nouveau chercheuse au LAOG qui devient en 2011 l'Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble (IPAG)[5].

En parallèle de ses recherches, elle siège dans plusieurs comités de programmes scientifiques du Très Grand Télescope (VLT), de l'Observatoire européen austral (ESO), de l'Agence spatiale européenne (ESA) et du CNRS. Elle a fait également partie de plusieurs conseils d'administration dont ceux de l'Observatoire de la Côte d'Azur (OCA), du THEMIS, de l'EISCAT et de l'Institut d'astrophysique de Paris[5]. Elle préside le Haut conseil scientifique de l'Observatoire de Paris (2014-2017).

Elle est faite chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur par décret du [8] et est nommée au grade d'officier de l'Ordre du Mérite par décret du [9]. Elle est élue à l'Académie des sciences le [10]. Elle est nommée au Conseil stratégique de la recherche par décret du [11].

Travaux

Les travaux d'Anne-Marie Lagrange portent sur la recherche et l'étude de systèmes planétaires extrasolaires. À partir des années 1990, elle se met à rechercher des exoplanètes en imagerie directe grâce aux premiers instruments d'optique adaptative. Dans les années 2000, elle cherche plus particulièrement des planètes géantes autour de jeunes étoiles. Ainsi, en 2005, elle fait la première observation directe d'une exoplanète autour d'une naine brune. Dans cette recherche, elle utilise également la méthode des vitesses radiales et étend cette technique à d'autres types d'étoiles. De plus, elle étudie l'impact de l'activité stellaire sur la détectabilité des planètes[12].

Elle a consacré une grande partie de sa carrière à l'analyse de l'étoile Beta Pictoris dans la constellation du Peintre. Lors de sa thèse dans les années 1980, elle étudie le disque de débris qui vient d'être découvert autour de cette étoile . Pour la jeune chercheuse, plusieurs éléments indiquent la présence d'une planète massive mais la communauté scientifique reste sceptique et ne prend pas au sérieux ses travaux[3],[13],[14],[15]. Dans les années 2000, elle fait plusieurs observations de ce disque de débris avec une optique adaptative couplée à un spectro-imageur dans le proche infrarouge monté sur le Très Grand Télescope (VLT) de l'Observatoire européen austral (ESO). En 2008, elle découvre une planète, Beta Pictoris b, orbitant autour de l'étoile comme elle l'avait prévu. Cette exoplanète est alors la planète imagée la plus proche de son étoile (et le reste encore en 2018) ce qui a un retentissement international[6],[14],[16]. En 2019, elle annonce la découverte de la planète géante Beta Pictoris c équivalente à 9 masses joviennes et orbitant plus près de son étoile que Beta Pictoris b[17].

Publications et ouvrages

Anne-Marie Lagrange est l'autrice de nombreuses publications scientifiques dans des journaux à comité de lecture et de plusieurs livres[5],[18].

  • Observer le ciel de nuit, Paris, Nathan, coll. « Carnet du jeune Robinson », (ISBN 978-2-09-240365-5, BNF 37026346).
  • Fascicule d'astronomie pour les jeunes, Nathan, .
  • Les grands observatoires du monde (avec Serge Brunier), Paris, Éditions Bordas, , 240 p. (ISBN 978-2-04-760026-9, BNF 38967669).
  • L'observation en astronomie (avec Pierre Léna et Hervé Dole), Paris, Éditions Ellipses, , 207 p. (ISBN 978-2-7298-4086-0, BNF 41353630).

Distinctions

Anne-Marie Lagrange a reçu de nombreuses distinctions[5],[19] :

Prix

Décorations

  • Officier de la Légion d'honneur Officière de la Légion d'honneur Elle est faite chevalière le [21], puis est promue officière le [22].
  • Officier de l'ordre national du Mérite Officière de l'ordre national du Mérite Elle est directement faite officière le [23].

Notes et références

  1. [PDF]« Biographie d'Anne-Marie Lagrange »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur femmesetsciences.fr (consulté le ).
  2. a et b « L’astrophysicienne Anne-Marie Lagrange a été élève du lycée du Bugey », sur Le Progrès, .
  3. a b c d et e Schlenker 2016.
  4. a et b « Anne-Marie Lagrange : "Je n'étais pas destinée à faire des études" », sur allezlesfilles.wordpress.com, (consulté le ).
  5. a b c d e f g et h [PDF]« CV d'Anne-Marie Lagrange », sur le site de l'université Grenoble-Alpes (consulté le ).
  6. a et b « Anne-Marie Lagrange (82) à la découverte des exoplanètes »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur lajauneetlarouge.com, (consulté le ).
  7. Fouque et al. 2013.
  8. « Décret du 2 avril 2010 portant promotion et nomination », sur Légifrance, (consulté le ).
  9. « Décret du 20 novembre 2015 portant promotion et nomination », sur Légifrance, (consulté le ).
  10. « Anne-Marie Lagrange », sur le site de l'Académie des sciences (consulté le ).
  11. « Décret du 3 février 2014 portant nomination au Conseil stratégique de la recherche », sur Légifrance, (consulté le ).
  12. « Anne-Marie Lagrange - Quelques résultats », sur le site de l'université Grenoble-Alpes (consulté le ).
  13. (en) Bradford A. Smith et Richard J. Terrile, « A circumstellar disk around Beta Pictoris », Science, vol. 226, no 4681,‎ , p. 1421–1424 (PMID 17788996, DOI 10.1126/science.226.4681.1421, Bibcode 1984Sci...226.1421S).
  14. a et b « ß Pictoris : la course d'une exoplanète autour de son étoile »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur le site du CNRS, (consulté le ).
  15. « Anne-Marie Lagrange - Astrophysicienne », sur le site de France Inter (consulté le ).
  16. (en) « Beta Pictoris planet finally imaged? », sur le site de l'Observatoire européen austral, (consulté le ).
  17. « Une chercheuse du CNRS de Grenoble révèle l'existence d'une planète 3000 fois plus massive que la Terre », france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  18. « Ouvrages d'Anne-Marie Lagrange », sur le site de l'université Grenoble-Alpes (consulté le ).
  19. Femmes & Sciences, 40 femmes scientifiques remarquables du XVIIIe siècle à nos jours, Paris (ISBN 978-2-9564844-0-0), p. 7
  20. « Le projet grenoblois corbex, à la recherche d'exoplanètes, lauréat d'une bourse européenne », sur placegrenet.fr (consulté le ).
  21. Décret du 2 avril 2010 portant promotion et nomination
  22. Décret du 13 juillet 2019 portant promotion et nomination
  23. Décret du 20 novembre 2015 portant promotion et nomination

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Durand-Parenti 2016] Chloé Durand-Parenti, « Anne-Marie Lagrange, l'astrophysicienne et l'étoile mystérieuse », Le Point,‎ (lire en ligne)
  • [Fouque et al. 2013] Antoinette Fouque (dir.), Mireille Calle-Gruber (dir.) et Béatrice Didier (dir.) (ill. Sonia Rykiel), Le dictionnaire universel des créatrices, Paris, Éditions des femmes, , 4982 p. (ISBN 978-2-7210-0631-8, BNF 43735144, lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Schlenker 2016] Claire Schlenker, « Anne-Marie Lagrange : une astrophysicienne à l'Académie des sciences », Reflets de la physique, no 49,‎ , p. 38-39 (lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • [Ter Minassian 2018] Vahé Ter Minassian, « La bonne étoile d'Anne-Marie Lagrange », Le Monde,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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