Évette-Salbert, née en 1972 de la fusion des trois villages d'Évette, de Bas-Évette et de Salbert, est une commune péri-urbaine située au nord-ouest de Belfort. Elle constitue un élément de l'agglomération belfortaine dont elle est la quatrième commune la plus étendue après Belfort, Bourogne et Vézelois. Elle compte une trentaine de kilomètres de voirie communale qui relie de nombreux hameaux ou lieux-dits (le Thiamont, Bas-Évette, la Forêt…). Elle est située dans la deuxième couronne de la communauté d'agglomération belfortaine et a conservé un caractère semi-rural.
Le village présente un paysage diversifié où l'on passe du sud au nord, du pied du massif du Salbert (460 m) à une plaine d'environ 400 mètres d'altitude s'étendant au lac du Malsaucy (55 ha) qui offre la possibilité de pratiquer les sports nautiques et un hébergement pour les groupes.
Sous l'action prolongée des intempéries, le grès permien se désagrège pour donner une terre sableuse, rougeâtre, contenant une assez grande quantité d'argile. Ces sols peu drainants forment des zones humides, où de nombreux étangs ont été aménagés. C'est dans ce Permien que se trouve le lac du Malsaucy.
Le principal cours d'eau de la commune est le ruisseau le Verboté, affluent de la Savoureuse.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 338 mm, avec 12,5 jours de précipitations en janvier et 10,6 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Giromagny_sapc », sur la commune de Giromagny à 8 km à vol d'oiseau[5], est de 10,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 636,6 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 37,2 °C, atteinte le ; la température minimale est de −18,9 °C, atteinte le [Note 1],[6],[7].
Évette-Salbert est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[10],[11],[12]. Elle appartient à l'unité urbaine de Belfort, une agglomération inter-départementale regroupant 16 communes[13] et 80 035 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue[14],[15].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Belfort dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 91 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[16],[17].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (63,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (77,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (63,4 %), zones urbanisées (22,4 %), forêts (9,3 %), eaux continentales[Note 4] (5 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Gentilé
Le nom de la commune, formé par la juxtaposition du nom des deux communes originelles, rendait difficile la désignation des habitants, qui ne disposaient donc pas d'un gentilé. Depuis , après une sélection faite par le conseil municipal des jeunes aidé par l'équipe municipale, un choix de noms a été proposé à la population qui s'est prononcée en faveur de : Évalbertois, Évalbertoise.
Histoire
La localité consistait en 1304 en quelques habitations disséminées sur un terrain marécageux (dont le Malsaucy déjà connu), formant des hameaux. Elle devint une grande Mairie dont dépendaient : Valdoie, Eloye, Forchelon (disparu depuis), Essert. On y cultivait l'avoine, le seigle, le sarrazin, la navette et le colza. (Forchelon existait encore en 1347. On retrouvait en 1913 des vestiges entre Essert et Cravanche).
À la succession de Renaud de Bourgogne, un partage eut lieu en 1347 au château d'Altkirch. Dame Jeanne de Montbéliard, fille aînée de Renaud défunt, partage son héritage (3 ans avant sa mort) entre ses quatre filles, Jeanne (dite Jeannette pour la distinguer de sa mère), Ursule, Alix et Marguerite.
Le Rosemont (cité pour la première fois comme division territoriale) échoit à Jeanne de Ferrette, duchesse d'Autriche épouse d'Albert II d'Autriche. Évette et Salbert passent sous l'emprise des Autrichiens pendant plus de deux siècles.
Le , Louis de Champagne, comte de la Suze prend Belfort et sa région aux Autrichiens. Il profite peu de sa victoire, devenu seigneur de Belfort, il mourut le de la même année à Montbéliard.
À son fils Gaspard de Champagne, qui avait combattu avec son père, Louis XIII donne la seigneurie de Belfort et du Rosemont. En 1545, il épouse Henriette de Coligny, poétesse à ses heures composant à la source de Bermont. Le traité de Wesphalie en 1648 prévoit le rachat des droits seigneuriaux de la maison d'Autriche par le roi de France.
En , Louis XIV, par lettres patentes datées de Toulouse, donne à son cher cousin, Le cardinal de Mazarin, Belfort et le Rosemont. Celui-ci devint seigneur de Belfort et de Rosemont, donc possesseur d'Évette, de Salbert et du Malsaucy (Malsaussé). Il met en valeur l'étang et le fit communiquer avec l'étang des Forges à Belfort. La forge a été installée en 1643 par le comte de la Suze. On y fabriquait pour la région des ustensiles de ménage, serrurerie, du matériel agricole, etc. Ceci était justifié par l'arrêt des approvisionnements autrichiens, spécialistes surtout en matériels agricoles (faux de Styrie). En période sécheresse le Malsaucy alimentait l'étang de la forge par le Verboté, la Savoureuse et le canal du Martinet, d'où le droit d'eau au cours des siècles en faveur des usines, de l'armée et encore en usage de nos jours.
En 1983, en période sèche, l'usine SAMICA de Valdoie pompait à la jonction du Verboté et de la Savoureuse et refoulait l'eau à son usine. L'opinion a prévalu que le Malsaucy était implanté sur un terrain marécageux, ce n'est pas rigoureusement exact. À sa partie nord, ne voyait-on pas il y a quelques années, en période de sécheresse et au moment de la pêche, des vestiges d'une voie romaine. Serait-il trop hasardeux de faire un rapprochement avec la bataille de César et Arioviste (58 avant Jésus-Christ) et le camp romain qui se trouvait à la place du fort de Giromagny ? Le cardinal de Mazarin ne reste pas longtemps possesseur du Malsaucy puisqu'il meurt le .
À la mort du cardinal Mazarin, sa nièce Hortense Mancini, épouse du duc de Meilleraye, son héritière et ses descendants en resteront possesseurs jusqu'à la Révolution.
Les derniers furent les Grimaldi de Monaco par le mariage en 1777 de la duchesse Louise Félicité, Victoire d'Aumont Mazarin avec Honoré II Grimaldi, duc de Valentinois, prince de Monaco (donation annulée le de Louis XIV à Mazarin).
La Restauration rétablit les Grimaldi dans leurs biens et non leurs titres jusqu'en 1830.
Le Malsaucy eut comme propriétaires d'abord la famille Royer (magistrats) de Belfort jusqu'en 1912, puis la famille Feltin Pierre (le cardinal) qui le vendit au département en 1974.
Paroisse - Évette ne constitua une paroisse qu'en 1781 à la construction de l'église dédiée à saint Claude (patron du village). Auparavant, Évette dépendait de la paroisse Saint-Vincent de Lachapelle-sous-Chaux.
Faits historiques
La commune est née le de la fusion des anciennes communes d'Évette et de Salbert.
Évette
Le nom d'Évette est cité pour la première fois en 1024. D'après J. Liblin, ce toponyme viendrait de l'allemand Weide signifiant pâturages. Dès le Moyen Âge, Évette fut le chef-lieu d'une mairie dépendant du comté de Montbéliard. Elle fut réunie à la seigneurie du Rosemont en 1347[19].
La gare a été construite à Bas-Évette en 1880, date à laquelle fut posée la voie ferrée reliant Giromagny à la ligne Belfort-Paris.
La population d'Évette était de 354 habitants en 1803.
Salbert
Le village de Salbert doit son nom au mont auquel il est adossé. Comme Évette, son habitat est dispersé en plusieurs hameaux dont la Forêt isolé à plus de 2 km en direction de Châlonvillars, dans le département de la Haute-Saône.
Coupé par une divise d'argent : au premier d'or au mont de trois coupeaux de sinople mouvant des flancs et de la partition, au second d'azur aux trois canettes d'argent nageant sur une onde du même.
Politique et administration
Intercommunalité
La commune est notamment membre de deux structures intercommunales :
Infirmier libéral, ancien adjoint Élu lors de l'élection municipale partielle du 28 mars 2021
Les données manquantes sont à compléter.
Budget et fiscalité 2015
En 2015, le budget de la commune était constitué ainsi[22] :
total des produits de fonctionnement : 1 288 000 €, soit 586 € par habitant ;
total des charges de fonctionnement : 1 119 000 €, soit 509 € par habitant ;
total des ressources d’investissement : 488 000 €, soit 227 € par habitant ;
total des emplois d’investissement : 540 000 €, soit 246 € par habitant.
endettement : 143 000 €, soit 65 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants :
taxe d’habitation : 10,23 % ;
taxe foncière sur les propriétés bâties : 11,09 % ;
taxe foncière sur les propriétés non bâties : 49,88 % ;
taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[24].
En 2021, la commune comptait 2 026 habitants[Note 5], en diminution de 2,27 % par rapport à 2015 (Territoire de Belfort : −3,34 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Évolution de la population [ modifier ]
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
317
325
376
463
461
456
503
506
513
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
495
516
543
489
494
566
555
545
565
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
574
675
702
625
588
552
561
561
572
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2005
2006
2010
572
580
1 389
1 781
2 093
2 155
2 042
2 013
2 080
Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
La fratrie des cinq frères Jardot, tous nés dans la commune au XIXe siècle et morts pour la France pendant les premiers mois de la Première Guerre mondiale. Seul un sixième frère, l'aîné, fut épargné après avoir été retiré du front.
Maurice Jardot (-) : directeur de la Caisse nationale des monuments historiques, commissaire d'exposition, dirigeant de la Galerie Louise-Leiris. Amateur d'œuvres picturales du XXe siècle, il a légué sa collection à la ville de Belfort (voir donation Maurice-Jardot à Belfort). Il a demandé que les Évalbertois puissent accéder gratuitement au musée abritant cette donation.
Traditions
Tous les premiers dimanches d'avril, l'ensemble des associations du village organise la fête du pochon d'avri, fête traditionnelle retrouvée récemment - plus d'informations sur le site de la mairie.
Gastronomie
Évalbertoise.
Un pain spécial a été créé pour la commune par le boulanger local, pour rendre hommage au nouveau nom des habitants, la baguette évalbertoise, cuite au feu de bois.
Économie
Le développement de la commune a permis l'implantation progressives de quelques artisans, commerces et entreprises tels que pharmacie, menuiserie-ébénisterie, auberge, discothèque, boulangerie-pâtisserie-salon de thé, médecin, infirmières...
(fr) Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région Franche-Comté
(fr) Site de la Direction Régionale de l’Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) et Base de données communales
↑Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
↑IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
↑« Montbéliard : carte géologique », sur ac-besancon.fr.
↑« Liste des 189 communes adhérentes au parc naturel régional des ballons des Vosges, 3ème Charte 2012 - 2024 » [PDF].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑« Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
↑« Orthodromie entre Évette-Salbert et Giromagny », sur fr.distance.to (consulté le ).
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↑« Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
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↑Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
↑« CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
↑Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
↑Hôpital Nord Franche-Comté sur le site de la commune de Trévenans.
↑Notice no PM90000040, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture Cloche de l'église Saint-Claude
↑Monument aux Morts commun à Évette et Salbert, Plaque commémorative 1914-1918 de l'église Saint-Claude, Monument commémoratif 1939-1945 Évette-Salbert, Plaque commémorative